Le Hameau de Villers doit sa popularité à son cadre champêtre où arbres centenaires côtoient jardins fleuris et arbustes denses. Les haies (de clôture ou d’ornement) participent à ce paysage bucolique.

La CAUE77 (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Seine-et-Marne) a rédigé une fiche conseil pour la réalisation et l’entretien d’une haie. Voici un extrait pour tout savoir sur la réflexion à mener avant de se lancer et sur toutes les étapes nécessaires pour être sur d’avoir une haie magnifique en 3 ans !

Il est important d’anticiper certains points tels que l’emprise nécessaire, la distance de plantation entre chaque pied, le choix des essences végétales, le type de taille.

Avant tout, se poser quelques questions :

  • Quel rôle souhaite-on attribuer à la haie projetée ? Une haie basse et taillée structure l’espace sans arrêter la vue, une haie libre sert de masque à une aire de stationnement, une haie fleurie protège le jardin et participe à son ambiance, …
  • Quel entretien pourra lui être accordé et avec quels outils ? Une haie taillée demande plus de disponibilité qu’une haie libre. Une haie horticole de végétaux nains ou à croissance lente nécessite moins d’interventions.
  • Quel est l’espace disponible ? Une haie libre sur deux rangées nécessite plus d’espace qu’une haie taillée. Un espace de passage entre la clôture mitoyenne et la haie est recommandé pour en permettre l’entretien. Les haies composées de grands conifères (cyprès, thuyas, cèdres, …) sont à éviter dans les petits espaces, car elles peuvent devenir très envahissantes.
  • Quelle est la qualité du sol ? Un sol de mauvaise qualité (remblais, …) nécessite un amendement, voire un remplacement par de la terre végétale.
  • Quel espace disponible dans le sol ? Il faut éviter de planter des arbustes au-dessus d’une canalisation, de réseaux, … Les racines d’un grand arbuste nécessitent près de 1 m3 de terre exploitable.

A noter quelques règles à respecter : Tout végétal (arbres ou arbustes) de plus de 2 mètres de haut à la plantation ou ultérieurement doit être planté à plus de 2 mètres de la limite séparative des propriétés voisines. Les végétaux de taille inférieure à 2 mètres doivent être plantés au minimum à 0,50 mètre de la limite séparative. Un voisin ne peut couper lui-même les branches qui dépasseraient sur sa propriété, mais il peut l’exiger du propriétaire.

Composer une haie

Les critères esthétiques ne suffisent pas à la sélection des arbustes de la haie. Il faut éviter de faire son choix sur un coup de tête car il peut s’avérer mal adapté aux exigences biologiques des végétaux et aux contraintes du site où ils vont être plantés :

  • Choisir des végétaux adaptés à la zone climatique : éviter les essences exotiques sensibles au gel. Préférer les essences locales et rustiques, plus résistantes. 
  • Sélectionner des végétaux adaptés à la nature du sol, selon le cas : au calcaire, à l’acidité, à l’humidité, … 
  • Adapter la sélection à l’ensoleillement de la future haie : ombre, mi-ombre, soleil, … 
  • Attention aux maladies. Pour limiter leur propagation, prévoir entre 3 et 5 espèces différentes pour composer les haies mélangées. Éviter de planter des essences connues pour leur sensibilité à certaines maladies (Bupreste et Scolyte du Thuya, par exemple). 
  • Pour réaliser des haies taillées, choisir des arbustes à petites feuilles et à croissance lente (if, chèvrefeuille arbustif, buis, charme,…), mieux adaptés à la taille. 
  • Les variétés naines sont adaptées aux haies libres ornementales de petite taille. 
  • Une fois la haie pensée, élaborer un schéma de plantation qui permettra de passer commande des végétaux auprès d’une pépinière spécialisée.

Réaliser une haie

Trois années suffisent pour obtenir une haie significative, pour peu qu’une attention particulière soit portée à chaque étape de sa réalisation. 

Le sol : support mécanique et nourricier des végétaux
  • Le désherbage préalable du terrain : par traitement thermique ou mécanique (griffe, herse, pause préalable de bâche). Limiter le traitement chimique.
  • La préparation du sol : elle s’effectue en été, dans un sol sec. Elle vise l’ameublissement, et l’aération du sol. Pour conserver sa structure et son activité biologique, il est important de ne pas mélanger terre de surface et couche profonde (par exemple, un labour manuel se fera à deux fers de bêche soit sur 0,60 m de profondeur).
  • L’amendement du sol : l’apport de compost, de fumier, ou de granules permet d’assurer le bon développement racinaire des végétaux.
  • Le labour de surface : Il se fait juste avant la plantation, dans un sol ressuyé, manuellement ou avec un engin approprié qui ne déstructure pas le sol, mais l’aère. 
  • Le paillage : essentiel au développement de l’activité biologique du sol, à sa protection contre le gel, à la conservation de l’humidité, à la limitation du développement de la végétation concurrente. La paille naturelle non traitée, les feutres ou dalles à base de fibres naturelles, les mulch ou les déchets ligneux broyés sont biodégradables, et ne nécessitent donc pas un retrait après la bonne installation des végétaux. 
Les végétaux : des êtres vivants nécessitant attention et exigence

Choisir de préférence des plants jeunes (1 à 3 ans), à racines nues, pour une reprise garantie. La plantation sera facilitée et le coût moindre. Les végétaux persistants sont cultivés en godets.

La plantation : essentielle à la bonne reprise des végétaux
  • Elle est possible d’octobre à mars hors période de gel et dans un sol ressuyé. Toujours privilégier les plantations d’automne.
  • Planter dès la livraison des végétaux afin d’éviter tout dessèchement des racines. Si ce n’est pas possible, les mettre en jauge dans du sable humide durant la période d’attente.
  • Préparer des trous réguliers dans le paillage ou des fentes dans le feutre à l’aide d’un cordeau.
  • Répartir les végétaux en prenant soin d’éviter la répétition systématique et monotone d’un même module dans le cas d’une haie mélangée.
  • Habiller les plants : avec un sécateur propre, couper l’extrémité des racines sèches ou abîmées pour favoriser le développement du chevelu.
  • Praliner les racines : les faire tremper dans un mélange d’eau, de terre et de pralin. Protéger les plants préparés le temps de la plantation (sac de toile, par ex.).
  • Enlever la terre avec un plantoir et placer du terreau au fond du trou.
  • Placer le végétal dans son trou de plantation en prenant soin d’étaler les racines sans les retourner.
  • Bien refermer la collerette du paillage autour du collet du plant et la maintenir par un seau de sable ou de gravillons.
  • Arroser. Le sol doit faire une cuvette et non une butte au pied du plant.

Entretenir une haie

L’arrosage et le suivi : quelques années sous surveillance

Arroser à la plantation, puis environ quatre fois dans l’année (d’avril à octobre), désherber manuellement au pied des végétaux, faucher les abords du paillage, et réparer d’éventuels manques ou déchirures. Un apport d’engrais, s’il est nécessaire, pourra être fait au printemps.

La taille de formation : pour une haie libre ou taillée fournie

À la fin de l’hiver de la deuxième année de la plantation, effectuer une taille importante dont le but est de raccourcir significativement les branches des arbustes pour qu’elles se ramifient (0,10 à 0,15 m du sol). Tailler à nouveau l’hiver suivant à 0,30 m du sol.

La taille d’entretien des haies libres : taille légère au sécateur pour en contenir le volume si besoin

Effectuée moins d’une fois par an, cette taille légère d’entretien a pour but d’enlever le bois mort ou malade, d’éclaircir le centre des arbustes trop denses, de sélectionner de jeunes branches. Elle intervient après la floraison pour les arbustes à fleurs, ou à la fin de l’hiver pour bénéficier des fructifications. Tailler au-dessus d’un bourgeon, tourné vers l’extérieur pour élargir la plante, ou vers l’intérieur pour la réduire. Si la haie est bien conçue, c’est-à-dire avec des végétaux adaptés aux contraintes et avec un espacement suffisant entre les plantes, la taille systématique est inutile.

La taille d’entretien des haies taillées : taille « mécanisée » pour un effet architecturé

Elle s’effectue à l’aide d’une cisaille ou d’un taille-haie, deux fois par an, à la fin des périodes de pousse importante soit à la fin du printemps (mai-juin) et au début de l’automne (de fin-août à début-octobre). Un cordeau ou un gabarit sont nécessaires. Une légère inclinaison donnée aux faces latérales des haies de grande taille, évite le dégarnissage de leur base.

Voir la fiche complète de la CAUE77